Le
2 Septembre2020, en notre beau village de Miramas le vieux, deux campanaires
(campana, la cloche en latin…) des entreprises Bodet et Poitevin se sont
attaqués à un chantier intense et sportif. Il fallait changer le mouton de
notre cloche dont le bois était en partie pourri. Le mouton, ou joug, est la
pièce de bois qui porte la cloche. Le chantier s'est étalé sur un jour et demi
sous un beau ciel bleu et le petit escalier en colimaçon qui jouxte l’église et
qui donne accès au toit a vu passer beaucoup de monde ce jour là ! Les encoches dans la pierre montrent que le
clocher était prévu pour recevoir 3 cloches. La date de 1574 est gravée en haut
du pinacle.
La cloche a été déposée sur le bord de la fenêtre dans la matinée.
Le
travail suivant a consisté à démonter toutes les ferrures, cad les brides
qui solidarisent les trois morceaux de bois et les anses de la cloche.
Le
bois du mouton porte la date 1851.
La cloche porte la date 1776 et l’ inscription H.GALOPIN FECIT (H.GALOPIN L’ A FAITE). Elle porte un décor religieux (une croix) et un décor animal (ce qui est plus rare que les rinceaux de feuillages classiques) à savoir un lézard qui semble se dorer au soleil…
Les
pièces neuves, en chêne, vont être montées sur le toit pour être taillées sur
mesure et sur place, pendant l’après-midi.
Il
faut aussi adapter la forme des niches latérales dans la pierre, qui recoivent
l’axe et le poids de la cloche, ce qui est un travail difficile pour les
campanaires.
Ce délai nous a permis d’étudier les inscriptions sur la
cloche :
« A fulgare et tempestate libera
nos domine »
«de la foudre et de la tempête, libère nous
Seigneur » c’est une inscription assez fréquente sur les cloches
anciennes car, selon une croyance trés répandue à l’époque, les cloches
des églises étaient supposées éloigner les orages.
Au 18ème siècle, le sonneur avait
l’obligation de sonner les cloches en cas d’ orage pour protéger la paroisse et
il arriva que ceci attire la foudre sur le clocher …et sur le sonneur.
« Pendant un orage, le sonneur de Ladepeyre (Aveyron), Pierre Boudes, alors que les paysans tremblaient pour leurs récoltes, monta au clocher pour tenter de conjurer le danger en sonnant les cloches, suivant un préjugé indéracinable dans nos campagnes. Il ne les avait pas plus tôt lancées en volée que le son cessa brusquement. L’imprudent avait été foudroyé. » (Le Petit Journal illustré du 11 septembre 1910).
Notre
cloche était actionnée de façon traditionnelle par une corde et nous pouvons facilement repérer
son conduit dans le toit de l’ église mais celui-ci a hélas été bouché lors de
la réfection du toit.
Suite de l’inscription « cette
cloche a été refondue sous le consulat de Monsieur Joseph David maire et André
Chiron se (second) consul, Monsieur Claude Couture* étant curé en
l’année 1776. Parrain Joseph Moirou. Marraine Gabrielle David. »
Cet
évènement relayé sur facebook nous a valu la charmante surprise de recevoir de
la part d’un amateur d’histoire Sébastien Avy, un texte concernant la bénédiction de la cloche avec photo du document (registre
paroissial).
Le
lendemain, la cloche était rehissée à sa place et nous eûmes le plaisir de
l’entendre sonner sur le coup de midi.
Geneviève Denoyel
Crédit photo : Geneviève Denoyel
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Merci à Geneviève qui a pris le temps de nous faire ce très joli reportage!
Sandra Pons
1 commentaire:
Quel joli retour dans le temps. Notre village est riche de son histoire.Merci Geneviève de nous avoir conté cette histoire.
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